Mercredi 10 Mars dernier, un grave incendie ravageait le bâtiment n°2 de l’hébergeur OVH à Strasbourg. Deux semaines plus tard, l’écosystème du numérique est toujours en état d’alerte. Des entreprises qui ont perdu leur données et leur patrimoine sont menacées de faillite, et leurs équipes sont pour certaines encore en état de choc. BLUEPAD demande à la Région d’aider ses confrères

« C’est une crise sans précédent pour l’écosystème du numérique » témoigne Loïc CUERONI, président de BLUEPAD SAS. « Si BLUEPAD n’avait pas pris des mesures de sécurité allant au-delà du strict nécessaire, nous aurions pu nous aussi nous retrouver en très grandes difficultés. Heureusement, nos plans de secours ont fonctionné et nous avons stabilisé les choses. Ca n’est cependant pas le cas pour toutes les entreprises que je côtoie ».

OVH est l’un des leaders mondiaux en matière d’hébergement de données. A Strasbourg, l’entreprise dispose de quatre datacenters où sont stockées les informations de millions de sites internet. Un important incendie s’est déclenché mercredi 10 Mars dans le bâtiment SBG2. Les causes ne sont pas encore bien connues et une enquête est en cours.

« Je croise depuis mercredi des chefs d’entreprises qui ont beaucoup perdu dans cet incendie. Le Réseau Entreprendre en Lorraine, association dont je suis membre, a même ouvert une cellule d’aide psychologique. On ne peut pas rester les bras croisés et laisser nos entreprises innovantes souffrir et mourir sans agir ».

Pour ce faire, Loïc CUERONI fait appel à la Région et aux élus. « La Région Grand Est est l’un des premiers partenaires économiques des start-up. Elle est directement concernée par ce grave incident qui s’est déroulé à Strasbourg, en son sein ». Le dirigeant de la société BLUEPAD, qui connait bien l’écosystème et son fonctionnement, propose tout d’abord qu’un inventaire soit fait et que l’on recense rapidement les entreprises touchées. « Ce serait facile à faire avec le soutien des CCI et des incubateurs ».

En parallèle, il faudrait monter une cellule de crise pour apporter un soutien juridique et logistique aux entreprises dans leurs démarches à venir. « On parle de centaines d’emplois impactés. Peut-être même des milliers. Ce sont généralement de petites structures très fragiles, avec des dirigeants surinvestis qui sont aujourd’hui en état de choc. Il est essentiel de se réunir pour faire face à la situation ensemble.»

L’Etat a annoncé son soutien à OVH en déclarant que le gouvernement était confiant dans la capacité d’OVHCloud à démontrer sa résilience. Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Economie et des finances a même rappelé devant l’Assemblée Nationale  «l’engagement d’Octave Klaba [fondateur d’OVH] que nous continuerons à soutenir ». Soutenir OVH est une bonne chose ; mais qu’en est-il des entreprises victimes ? Sur le terrain, des entrepreneurs aujourd’hui souffrent dans la plus grande des solitudes.